Le Paris Basket Féminin, un projet capital

Ce lundi 16 septembre, le Paris Basket a intronisé son équipe féminine lors de la soirée organisée par le club à la Tour Eiffel pour ouvrir sa saison 2024/25, concrétisant le projet présenté il y a près d’un an et construit avec le partenariat du Club Sportif du Ministère des Finances (CSMF).

Candidates déjà déclarées à la montée en Nationale 1, les joueuses désormais coachées par la Hall of Famer Isabelle Fijalkowski (en réalité ajointe du coach Julien Destoc qui était déjà l’entraîneur du CSMF) incarnent la renaissance du basket à Paris, orpheline d’une équipe de haut niveau depuis la disparition du Stade Français en 1988 puis du Racing en 1992.

Le modèle encore exceptionnel des clubs « mixtes »

Pour les propriétaires du Paris Basket Eric Schwartz et David Kahn, le projet est l’aboutissement d’une réflexion menée depuis 2022 et dont les premiers contours présageaient déjà de la constitution d’une équipe. Ainsi David Kahn évoquait dans Le Parisien il y a tout juste 2 ans : « Depuis trop longtemps, de nombreuses joueuses, de grandes joueuses, n’ont pas d’autres choix (pour raisons financières), après la saison en WNBA, que de jouer dans des pays où elles ne sont pas en sécurité. Nous pensons que c’est le bon moment pour nous d’étudier comment développer le basket féminin à Paris. Nous ne savons pas encore ce qu’il sera possible de faire, ou de ne pas faire. Peut-être que nous pourrons proposer une équipe pour le championnat féminin… « 

Une réflexion peu commune dans les championnats de France professionnels des sports de gymnase (donc hors football), où l’on ne va compter comme structures « mixtes » que l’ASVEL-Lyon, le C’Chartres, la JDA Bourgogne (on recense tout de même en NF2 les présences de Monaco ou de la SIG Strasbourg).

En WNBA, des synergies plus fréquentes

Si le modèle d’un club commun partageant les deux sections masculine et féminine est rare en France, il n’est en revanche pas inhabituel aux Etats-Unis, dont sont originaires les co-propriétaires du Paris Basket. Plus précisément, si Eric Schwartz est un ancien directeur des Hawks d’Atlanta en NBA, David Kahn, lui a été le directeur général des Indiana Pacers, un club dont l’actionnariat est partagé avec les Indiana Fever d’une certaine Caitlin Clark. Les synergies sont ainsi plus fréquentes aux Etats-Unis, entre la NBA et la WNBA, où 5 des 12 franchises sont détenues par les actionnaires d’une franchise de la ligue masculine. Rajoutons à cette liste le cas des Dallas Wings, dont le sponsor maillot est l’équipe des Mavericks, et celui des Los Angeles Sparks, dont l’un des actionnaires majoritaires détient l’équipe de MLB des Dodgers (Todd Boehly).

Pour Paris, un projet territorial et sociétal au cœur des enjeux

Alors que l’héritage des JOP Paris 2024 est déjà mis en action, en ce qui concerne le basket-ball, c’est un enjeu d’autant plus concret que la fête vécue à Bercy (où évoluera le Paris Basket pour au moins deux nouveaux matches de gala en octobre) a attiré un record de spectateurs : 1 078 319 personnes ont ainsi assisté aux 52 matches du tournoi olympique! A noter l’affluence moyenne quasi-égale entre les tournois masculin (21 711 spectateurs en moyenne) et féminin (19 763 spectateurs).

Produire un spectacle de basket en cohérence avec les attentes d’un public orphelin de basket féminin parisien de haut-niveau est donc au centre de la stratégie pilotée par MM. Schwartz, Kahn, Denis et Requena, aidés en cela par Isabelle Fijalkowski et Nathalie Nenon-Zimmermann. S’aligner enfin aux enjeux citoyens et « pluriels » qui investissent le champ du sport-business est aussi un puissant levier pour séduire l’écosystème du basket, avec l’Euroligue dans le viseur. Et avec une marque telle que Paris, revitalisée par les JO, nul doute que les partenaires suivront.

Le premier match de NF2 du Paris Basket aura lieu le 22 Septembre à Saint-Amand alors que le premier match à domicile aura lieu face à Strasbourg, à l’Adidas Arena le 6 octobre, en lever de rideau du match de l’équipe masculine de Betclic Elite.