Le basket 3×3, locomotive économique du basket au féminin ?

Alors que le tournoi olympique de 3×3 commençait ce mardi 30 juillet (défaite vaillante de l’équipe de France féminine face à la Chine 19-21), c’est l’occasion de mesurer l’impact et le développement économique de cette « variante » du basket traditionnel, qui peut, à l’instar du rugby à 7, constituer un véhicule très efficace en matière de diffusion et de spectacle, notamment au niveau international.

L’expansion américaine

En plus du tournoi olympique, une autre actualité concerne le basket 3×3 féminin, avec l’initiative conjointe des deux joueuses stars et internationales à 5 Breanna Stewart et Napheesa Collier qui ont créé Unrivaled, une ligue professionnelle de mi-saison, dont l’objectif est d’assurer la pérennité économique des joueuses en offrant d’une part des « salaires à 6 chiffres » mais aussi des actions de la société commerciale, afin de valoriser encore mieux l’investissement des joueuses dans ce nouveau format.

Ces salaires, supérieurs donc à 100 000 $ pour un format qui devrait compter 2 matches par semaine sur 4 semaines, surpassent donc les sommes habituelles pour les joueuses, avec un salaire moyen estimé à 116 580 $ pour 40 matches en WNBA, même si celui-ci devrait être en nette hausse avec la revalorisation des droits commerciaux de la ligue américaine, en pleine expansion.

Unrivaled a annoncé ses premiers investisseurs, dont Ally, acteur financier à la présence presque militante dans le sport au féminin américain, appuyés par d’autres personnalités du monde sportif comme Carmelo Anthony, Steve Nash, mais aussi Alex Morgan, Megan Rapinoe, l’icône du soccer US, et l’actuelle superstar Angel Reese.

Avec l’ex-directeur d’ESPN John Skipper aux manettes, les droits de diffusion devraient également affluer, avec des intérêts de Prime Video notamment (déjà co-diffuseur de la WNBA), d’autant que le calendrier prévoit une inauguration en janvier 2025, soit sur la mi-saison de la ligue mais surtout sur l’avant-saison de la NCAA, véritable attraction médiatique outre-Atlantique.

La France, terre de dynamisme du 3×3 mondial

L’initiative US n’est pas pionnière pour autant, et pour exemple, la FFBB a développé depuis le 18 janvier 2024 une ligue professionnelle, la Pro League 3×3, avec la présence de la première équipe de 3×3 féminine professionnelle (et vivier de l’équipe de France), créée avec la Ligue d’Auvergne-Rhône-Alpes dès novembre 2023.

Cette équipe et cette ligue viennent consolider la présence française dans l’expansion du 3×3 professionnel mondial, dont 5 étapes des « Women’s Series » se déroulent sur le territoire (Poitiers, Marseille, Orléans, Bordeaux, Clermont-Ferrand).

Sur le plan économique, la Pro League 3×3 permet de structurer le modèle économique du basket féminin français, avec le renforcement de la diffusion télévisuelle (via RMC) et une redistribution des revenus positive pour les joueuses, puisque le prize-money mis en jeu (136 000 € sur la saison, pour 4 dates) vient s’ajouter aux dotations du circuit mondial et permet aux joueuses sélectionnées de compenser leur absence de la saison en « Wonder Ligue La Boulangère », dont le salaire moyen était estimé en 2022 à près de 5900 € mensuels.

Déploiement et consolidation du basket féminin

Les initiatives françaises, américaines et internationales autour du 3×3 permettent une vitalité nouvelle du basket-ball, un sport historiquement paritaire, mais dont la dimension spectaculaire différente du jeu à 5 peut offrir un public plus jeune, et donc une capacité de connexion digitale très importante dans la compétition économique contemporaine.