Ce dimanche se déroule la finale de la 7eme édition de l’AMOS Women’s French Cup, qui opposera l’Athletic Bilbao à l’AS Roma (la petite finale opposera quant à elle le Paris FC de Gaétane Thiney au PSV Eindhoven).
L’occasion de revenir sur un tournoi de pré-saison qui s’est immédiatement imposé dans le paysage européen, et même international avec l’essor des « tournées » à l’étranger.
Un tournoi reflet de l’évolution médiatique du football au féminin
En 2017, après un Euro qui préfigurait le changement de dimension médiatique et populaire du football au féminin (165 millions de spectateurs cumulés, + 42% par rapport à 2013, + 243% par rapport à 2009), Camille Naude et l’association Sport Incub, réunissent 4 des plus grandes équipes européennes pour l’International Ladies Cup au stade Michel Bendichou de Colomiers, terre de… rugby, pour une édition inaugurale qui aura accueilli 3000 spectateurs sur l’ensemble des matches.
A partir de 2018, le tournoi va bénéficier d’une couverture médiatique très large, accentuée notamment dès 2022, grâce à l’attribution des droits de diffusion TV à l’échelle mondiale, dans un contexte post-Euro anglais qui a démontré les succès d’audience du football féminin. C’est donc dans plus de 25 pays que la compétition, désormais parrainée par le groupe d’écoles AMOS, est diffusée, générant plus de 2 millions de téléspectateurs.
Quel statut à l’heure des tournées commerciales ?
On notera, pour cette édition 2024, l’absence de clubs anglais. Si ce n’est pas la première fois, cette absence cumulée à celle du FC Barcelone, de l’Atletico Madrid (invités respectivement en 2022 et 2023), ni du Real Madrid (qui joue un amical sur son terrain ce dimanche), jamais invité mais à l’accent très français cette saison, soit les 3 représentants espagnols en Ligue des Champions, interroge.
En effet, l’AMOS Women’s French Cup doit composer avec une concurrence accrue, notamment américaine. Du 9 au 17 août dernier se tenait par exemple la DAZN Women’s Cup, qui réunissait sur les terrains de la puissante NWSL 8 équipes de tous les continents, dont la Juventus et l’Atletico Madrid. Le FC Barcelone organise sa tournée estivale sur les mêmes terres américaines, avec deux matches le 27 août et le 30 août. Enfin, les clubs de la WSL, dont Arsenal et Chelsea ont aussi inauguré leur première tournée américaine, avec des matches également programmés ce dimanche 25 août. L’aspect lucratif des matches de pré-saison sera nécessairement un axe de concurrence, sans compter les éléments liés à l’ouverture de « marchés », dans un contexte de globalisation des flux de transferts.
La capacité de Sport Incub, d’Amos et des 40 partenaires de l’AMOS Women’s French Cup à mobiliser des équipes non-européennes, ou bien à fortement accentuer le merchandising, seront les clés du maintien de l’attractivité du tournoi pour les meilleures équipes, du fait d’un bassin de spectateurs forcément moins engagés que la concurrence américaine.