En finale La Boulangère Wonderligue, l’opposition de deux modèles économiques
Ce vendredi, le Tarbes Gespe Bigorre (TGB) affrontera le Basket Landes en troisième et dernière manche de la finale de La Boulangère Wonderligue. Un match qui se jouera à Mont-de-Marsan, diffusé sur Sport en France et L’Equipe, et qui oppose deux clubs aux modèles économiques bien distincts. Rapide présentation du match sous l’angle « business ».
Basket Landes, bienvenue dans la cour des grands
Avec 3 millions d’euros de budget, le Basket Landes est désormais un « poids lourd » de La Boulangère Wonderligue, dont le budget moyen des clubs se situe autour des 2,4-2,7 millions €.
Le premier élément différenciant du club landais tient à sa structure actionnariale, unique en LBWL. En effet, 130 des 350 partenaires privés du club en sont également actionnaires, un statut d’autant plus incitatifs aux bonnes performances économiques. Les partenaires assurent ainsi au club de Leïla Lacan et Luisa Geiselsoder des revenus à hauteur de plus d’1,2 millions d’euros annuels, auxquels s’ajoutent les fruits d’une politique commerciale très efficace auprès de ses fans, puisque le club parvient à un taux d’abonnement de 89% parmi les 2500 spectateurs qui remplissent la salle François Mitterrand (98% de taux de remplissage en 2023-24).
Ramené à une logique de recettes, ce sont ainsi 1,2 million d’euros qui nourrissent la trésorerie du club landais, qui bénéficie enfin d’un soutien public à hauteur de 480 000 euros en subventions. Le club présidé par Audrey Lacroix a donc des moyens ambitieux qui lui permettent de soutenir la 6ème masse salariale de l’élite féminine, soit entre 1,5 et 1,8 millions d’euros.
Tarbes Gespe Bigorre, le club au découvert autorisé
Relégué administrativement à l’intersaison puis repêché, le club des Hautes-Pyrénées s’est vu infliger de nouvelles amendes en début d’année civile pour sanctionner ses difficultés économiques structurelles. C’est peu dire, donc, que la finale est un petit miracle pour le TGB, qui avait vu Isabelle Yacoubou soulever le trophée en 2010.
Mais le club n’a pas su faire réellement décoller ses revenus depuis plusieurs saisons, la faute notamment à un vivier de partenaires plus faible et qui fait peser le budget de l’association, 1.99 million d’euros, essentiellement sur les collectivités : 335 300 euros de la part de la région (chiffres 2023), 135 000 euros du département, et 300 000 euros de la part de la mairie, auxquels s’ajoutent 50 000 euros de soutien « exceptionnel ». Soient donc près de 800 000 euros de soutien public de fonctionnement du Tarbes Gespe Bigorre.
Côté billetterie, le club ne compte qu’environ 200 abonnés et avec une salle plus étroite qu’à Mont-de-Marsan (1650 places), les recettes de « ticketing » pourraient atteindre environ 200 000 euros (estimation réalisée par ecosport women, sur la base des tarifs présentés par le club).
Avec des revenus modestes donc, le club tarbais mobilise une masse salariale proche du million d’euros, autour de jeunes françaises, et se positionne plutôt comme un club formateur « tremplin » vers de plus grosses formations, notamment européennes.
Avec des modèles économiques si hétérogènes, l’opposition entre Basket Landes et le Tarbes Gespe Bigorre est donc également un match entre deux types de gouvernance. Et la preuve qu’en fin de compte, c’est le parquet qui fait la différence !