In Extenso Supersevens – quand le rugby féminin prend l’intervalle
Ce samedi 30 août se déroulait à Pau la troisième étape de la cinquième édition de l’In Extenso Sevens, compétition de la LNR valorisant le rugby olympique, à 7 joueurs. C’est à l’occasion de cette étape qu’a eu lieu la première édition du tournoi féminin, opposant 12 équipes Elite, soit les 10 équipes du championnat à XV de première division, ainsi que les 2 reléguées de la saison précédente. Cette grande première à l’échelle française s’inscrit dans un contexte de développement continu du rugby féminin.
Une pratique féminine mondiale mieux valorisée
Dans le rugby à XV féminin, la croissance est soutenue, et portée par le rayonnement des grandes compétitions internationales. Ainsi, l’édition 2021 (jouée en 2022) de la Coupe du Monde, sur les terres néo-zélandaises des « Black Ferns » avait permis de propulser les chiffres d’affluence à hauteur de 42 579 spectateurs lors de la finale, et plus de 150 000 sur l’ensemble du tournoi. En Europe, le Tournoi des VI Nations, dont la couverture médiatique est équivalente au tournoi masculin, bénéficie encore plus de l’engouement des spectateurs, puisque ce sont 58 498 supporters qui ont poussé les « Red Roses » face à la France à Twickenham en 2023. L’affluence moyenne est également en hausse constante pour l’ensemble des nations participantes.
Pour le tournoi olympique de Paris 2024, pratiqué sur le format Sevens, ce sont 66 000 spectateurs qui se sont rendus chaque jour au Stade de France pour soutenir les équipes engagées. Le Sevens, format plus dynamique encouragé par World Rugby, bénéficie d’un circuit spécifique, le HSBC SVNS, qui organise les oppositions de 12 nations lors de 7 étapes et d’une finale. Le jeu plus rapide et spectaculaire invite à un engouement plus large des spectateurs, au-delà des fidèles « traditionnels » du XV, et les étapes enregistrent des affluences de l’ordre de 100 à 150 000 spectateurs sur les trois jours de compétition.
En 2024/25, les sélections participantes seront la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la France, les États-Unis, le Canada, les Fidji, l’Irlande, la Grande-Bretagne, le Japon, le Brésil, l’Espagne et la Chine. A noter que le prize-money est paritaire pour les tournois masculin et féminin.
En France, des progrès récents et contraints
Alors que le circuit à 7 vient seulement de vivre sa première étape, le rugby féminin à XV évolue dans l’ombre depuis une cinquantaine d’années (première édition en 1971). Confidentiel, le rugby pratiqué par des femmes est même contraint à l’autonomie de l’AFRF (Association Française de Rugby Féminin) vis-à-vis de la FFR entre 1966 et 1989, sous prétexte de « contre-indications physiques et morales évidentes ».
Le rugby est contre-indiqué pour les joueuses filles et femmes pour des raisons physiologiques évidentes. Cette pratique présente des dangers sur le plan physique et sur le plan moral… Aussi je vous demande instamment de ne pas aider les équipes de rugby féminin.
Circulaire du Secrétaire d’Etat à la Jeunesse, aux Sports et aux Loisirs, 1972
La pratique féminine gagnera en visibilité médiatique à partir de 2010, sur l’héritage de la Coupe du Monde organisée en France en 2007, et en légitimité fédérale dès 2008, en étant même un axe prioritaire dans la conquête de licenciés.
De fait, si l’élite féminine se fonde sur les clubs masculins dominants du Sud-Ouest et l’Auvergne-Rhône-Alpes, la carte territoriale du rugby féminin est bien mieux étendue, avec une extension géographique en Bretagne et au Nord :
Sur le plan démographique, la conquête se manifeste également, avec une progression des licences féminines sur l’ensemble des tranches d’âge :
Ce double mouvement de croissance, territorial et démographique, associé à une ferveur en hausse (6397 spectateurs lors de Toulouse-Blagnac, +500 % entre 2021 et 2023 pour l’affluence de la finale d’Elite 1 – La fréquentation des finales, jouées sur terrain neutre, reste ici dépendante de l’affiche, avec une surperformance lorsque l’équipe locale est qualifiée), a donc su susciter le projet de constituer, sur le modèle international, un circuit Sevens à l’échelle hexagonale réduite, du fait de la non-professionnalisation de l’Elite 1.
In Extenso, partenariat RSE et ancrage local
In Extenso est un réseau de cabinets d’expertise comptable et de conseil, constitué de plus de 250 agences sur l’ensemble du territoire. Le déploiement géographique du rugby, et précisément du rugby féminin, correspond ainsi à la logique d’ancrage territorial du groupe In Extenso, ainsi qu’à son discours RSE :
L' »accomplissement » est d’ailleurs une valeur commune à beaucoup des activations/sponsoring autour du sport féminin, associé à l’émancipation, l’empowerment et la confiance en soi. Sur le rugby, on constate la continuité de la présence du secteur financier, puisqu’ In Extenso s’inscrit dans la continuité de la Société Générale, HSBC et la GMF comme partenaires majeurs du rugby français ou international.