L’effet Clark : Comment l’effet superstar contribue à l’enrichissement collectif
Caitlin Clark est un phénomène sportif et marketing. Auteure en ce week-end de reprise de WNBA du nouveau record de passes décisives réalisées en une saison pour une « rookie » (première année professionnelle), avec 232 « assists », l’ex-star NCAA d’Iowa est bien le pilier sportif (meilleure scoreuse de son équipe, première rookie à réaliser un triple-double…) qu’elle était vouée à devenir après ses records sur le circuit universitaire.
Sa domination en NCAA avait suscité sa popularité et avait participé à d’autres records, pas sportifs cette fois, en terme de visibilité, d’affluences et d’audiences pour le tournoi universitaire féminin :
- + 103 % d’audience pour la finale, à 12,3 millions de téléspectateurs (pic à 16,1 millions)
- 8 784 401 spectateurs dans les gymnases
- + 224% sur le prix des tickets
Le saut dans la ligue principale suscitait des attentes aussi grandes, et sur le plan économique, et une étude réalisée par l’Université de Ball State, Indiana, prédisait des retombées à hauteur de 2,5 millions $ pour la seule ville d’Indianapolis.
Le media « The Gist » a publié un bilan de « l’effet Clark » à l’approche de la fin de saison régulière. Et dans le duel qui oppose Caitlin Clark à Angel Reese, l’autre rookie superstar (top 20 des athlètes les plus « marketables » 2023), c’est bien la joueuse des Fever qui emporte tout :
- Meilleure affluence domestique et extérieure, avec plus de 186 000 spectateurs (+ 265 % par rapport à 2023) au Gainbridge Fieldhouse, mais surtout plus de 230 000 spectateurs lors des rencontres à l’extérieur
- Meilleure audience digitale : > 800 millions de vues sur les plateformes digitales , second meilleur total toutes ligues américaines confondues après l’Inter Miami de Lionel Messi
- Meilleures audiences TV : les Fever ont compté 38 de leurs 40 matches être diffusés, dont le record d’audience lors du match face à Reese, avec 2,3 millions de téléspectateurs sur ESPN
- Meilleures ventes de maillots, toujours devant Angel Reese. Les ventes de maillots WNBA ayant bondi de 1000 % selon Fanatics, + 1193% pour les seuls maillots du Fever
- La consommation de hot-dogs lors des matches a augmenté de 300 % et les fans ont englouti près de 25 kg de pop-corn de plus que la saison précédente
- Enfin, les Fever sont l’équipe comptant le plus de partenaires commerciaux de toute la WNBA, leur nombre ayant cru de 225 %
L’apport des rookies stars que sont Caitlin Clark et Angel Reese, mais aussi la popularité des joueuses majeures comme A’ja Wilson, première joueuse à figurer mondialement sur la couverture du célèbre jeu vidéo NBA 2K, ou Brittney Griner, Sabrina Ionescu, Kelsey Plum, Breanna Stewart, contribue à nourrir une valorisation croissante de la WNBA et de ses franchises. La digitalisation des audiences en particulier permet de centrer une communication sur des profils de joueuses, dans le même mouvement d’individualisation de la notoriété des athlètes que théorise Sherwin Rosen, mais avec une conséquence indirecte d’enrichissement collectif, grâce à des statuts d’équité et de redistribution jamais mis en cause.