Ce lundi, parallèlement à l’Euro à 5, débute la Coupe du Monde de Basket 3×3, ou figure l’équipe de France, vice-championne du monde en 2023, et vainqueur des World Series en 2024 . Est-ce que, après la photographie réalisée l’été dernier, le 3×3 est toujours un actif prépondérant dans la croissance du basket féminin, et qu’en est-il de son circuit français ?
Quel essor pour le basket 3×3 féminin ?

Source : FFBB
Professionnalisation du circuit mais pas de structuration nationale
Pour préparer la Coupe du Monde en Mongolie, le nouveau sélectionneur, François Brisson, a composé un groupe de 12 joueuses, toutes sélectionnées parmi les joueuses en activité des championnats professionnels à 5. A Marseille, l’étape des Women’s Series 2025 disputée en mai dernier et la seule pour l’instant à laquelle l’équipe de France ait participé cette saison, la France y étant représentée à la fois par son équipe « titulaire », mais aussi par l’équipe d’Orléans, une structure montée artificiellement pour « offrir le maximum d’exposition internationale au Groupe France ». « Artificiellement », car en effet, à l’inverse du circuit masculin, il n’y a pas de circuit professionnel domestique féminin organisé par la FFBB, mais un circuit « Open », intégralement amateur, ce qui ne permet pas d’inscrire d’équipe privée, au contraire des Ulan Bataar Amazons ou de Gyor, qui ne sont pas des sélections nationales mais des structures commerciales. Sur le circuit mondial, structuré en 15 étapes et doté d’un prize-money de plus d’1 million $, l’équipe de France fait donc appel toute l’année à un groupe de joueuses à 5, engagées avec des formations françaises (La Boulangère Wonderligue, LF2) et européennes (Saragosse notamment)
En 2023, les joueuses sélectionnées étaient sous contrat professionnel avec la Fédération Française de Basket-Ball, et étaient ainsi libérées d’obligations contractuelles avec leurs clubs afin de maximiser la préparation du tournoi olympique. Cette saison, les joueuses sélectionnées cumuleront donc les sélections et leur quotidien à 5 en club, faute de structure les accueillant à temps plein comme l’éphémère La Plagne AuRA 3×3, créée justement en 2023.
Le 3×3, outil de rayonnement international
Alors que l »écart » avec les masculins était déjà ressenti en 2023, le 3×3 féminin pourrait pourtant s’appuyer sur un essor mondial, symbolisé par l’inauguration au printemps 2025 de la Ligue Unrivaled, dont on a déjà montré les enjeux, et dont le succès sur les plateformes sociales conforte l’engouement autour du basketball féminin états-unien et international.
Le rayonnement du 3×3 est consolidé par la structuration des droits de diffusion, avec notamment un accord conclu avec la plateforme fondée par l’actrice Whoopi Goldberg All Women’s Sports Network, qui prévoit la diffusion des Women’s Series 2025 sur un marché de près de 65 pays dont les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, les pays scandinaves… En Allemagne, c’est Deutsche Telekom (Magenta TV) qui a acquis les droits des Women’s Series tandis qu’en Asie c’est le groupe Mediapro qui commercialise les droits aux partenaires nationaux (Chine, Japon, Singapour…). Concernant la France, si L’Equipe a acquis les droits de la Coupe du Monde débutant ce lundi 23 juin, la diffusion des Women’s Series et du World Tour semble être limitée aux étapes françaises, retransmises sur les stations locales de BFM.
Mais c’est bien sur les plateformes sociales que le rayonnement du 3×3 est encore plus important.

Bien qu’il soit impossible de quantifier la part d’engagement sur la compétition féminine par rapport à la compétition masculine, il est néanmoins légitime de constater la croissance considérable du format 3×3 sur les différents supports socio-numériques, à comparer avec les performances de l’Euroleague, masculine et féminine.


Avec 8,5 millions de followers tous canaux confondus, c’est près du double des abonnés de l’Euroleague, et un écart de plus de 400 millions de contenus vidéos lus. Sur le seul, mais puissant marché chinois, on compte 1,2 millions d’abonnés sur le compte Weibo de FIBA 3×3, montrant l’intérêt majeur de la Chine pour un sport appelé à devenir le premier sport urbain mondial en nombre de pratiquants.
Cette mondialisation pourrait être un levier d’attractivité pour développer des alternatives professionnelles privées sur le circuit national français, comme sur le modèle masculin afin d’élever le niveau global et faire émerger un modèle économique profitable pour autonomiser le 3×3 féminin vis-à-vis de la LFB.