Tango Bourges Basket, historique meneur

Pour le second match de l’équipe de France face à la Grèce, le nouveau portrait de club est celui du plus grand palmarès du basket-ball français, un club bientôt sexagénaire et seul représentant tricolore au Final 6 de l’Euroleague en 2025, le Tango Bourges Basket. Animé par l’exigence à tous les niveaux, Valentin Cavelier, directeur général du club, nous présente les outils de la réussite économique et sportive des berruyères.

Crédits photos : Service Communication Tango Bourges Basket

L’héritage, véritable guide stratégique

A l’évocation du nom des Tango, c’est d’abord un palmarès qui saisit : 15 championnats de France, 12 Coupes de France, 2 EuroCup et surtout 3 Euroligues, une compétition dont le club a une nouvelle fois rejoint le Final 6 cette saison. Ce palmarès démontre l’excellence et la constance des Tango depuis 35 ans, tout comme il permet de comprendre ce que le Tango Bourges Basket représente pour les supporters et le territoire. “Cela engendre une grande exigence de toutes nos parties prenantes” abonde Valentin Cavelier, qui orchestre toutes les ressources disponibles pour satisfaire à cette exigence : “l’excellence doit se retrouver sur tous les terrains, et notre passé incroyable nous motive à continuer à nous développer et faire grandir le Tango Bourges Basket, comme des gens avant nous ont oeuvré pour conquérir ce palmarès et ce statut”.

Cette excellence consiste d’abord à construire les ressources suffisantes à un club de cette envergure. Avec 3,6 millions d’euros de budget, le TBB est ainsi confortablement installé dans le top 5 des budgets de La Boulangère Wonderligue, une position qui permet de disposer d’une masse salariale compétitive estimée à environ 60% du budget pour les 23 salariés à temps plein (dont le staff et les joueuses).

Pour alimenter ce budget, le club s’appuie essentiellement sur son réseau de 230 partenaires, qui garantissent 60% des recettes du club, 30 % étant apportés par les collectivités territoriales publiques, et 5 à 10% sont complétés par les produits de billetterie et merchandising.

Bourges, capitale du sport au féminin

Le club peut donc compter sur un soutien fidèle, une fidélité qui s’applique à toutes les parties prenantes.

La ville de Bourges en premier lieu, fait du sport féminin un élément central de son identité. Organisatrice des Etats Généraux du Sport Féminin en 2023, 10 ans après une première édition en 2013, la municipalité a participé à la rédaction d’un manifeste éponyme “le Manifeste de Bourges pour le sport féminin”, dont plusieurs propositions faisaient état de l’engagement de la puissance publique, un engagement qui se traduit ainsi dans le soutien au club et ses structures de formation, qui permettent à la ville de compter sur des ambassadrices internationales comme Laetitia GuapoAna FilipPauline Astier ou Tima Pouye.

Du côté des spectateurs, le Tango Bourges Basket a la chance d’après son directeur général Valentin Cavelier “de bénéficier du plus bel outil d’Europe” avec la salle du Prado, un écrin à 4800 places. Nourris par l’héritage de victoires des tango, le public engage une très grande ferveur, avec plus de 3800 spectateurs présents par rencontre, dont 800 abonnés, pour un total de près de 75 000 fidèles sur l’ensemble de la saison, aventure européenne incluse. Pour Valentin Cavelier, “notre volonté est de continuer à faire grandir l’affluence, en nous projetant à 80 000 spectateurs, dans la promesse continue de faire vivre une belle soirée au-delà du basket, et la victoire comme cerise sur le gâteau”.

Sur le positionnement de l’offre, le dirigeant identifie 2 types de publics : un public de semaine, orienté business, adulte (entre 30 et 65 ans), et un public de week-end, voire de dimanche, beaucoup plus familial, marqué par la présence de nombreux enfants qui transmettent “une vraie joie à l’ensemble des équipes” et servent à fidéliser la communauté de supporters.

Une communauté qui se développe sur les espaces numériques, avec plus de 45k followers sur instagram et près de 17k followers sur TikTok, où le contenu dépasse régulièrement les 100k vues.

Enfin, principaux contributeurs des recettes, les 230 partenaires engagent un ticket moyen de 7 000 euros. Historiquement empreint d’une “sensibilité basket”, le bassin économique territorial n’a pas “profité” particulièrement de l’effet JO, marqué par l’épopée des Bleues, en montrant un niveau d’engagement similaire d’année en année, porté par le palmarès historique du club et une concurrence restreinte sur l’offre sportive en Centre-Val-de-Loire.

Les partenaires bénéficient des offres d’un véritable réseau, le “Club Tango Partenaires” qui développe des offres de networking, séminaires et moments privés d’échanges avec les joueuses et le staff. Une offre qui enrichit de manière qualitative la gamme de services d’hospitalité sur les soirs de match et anime le tissu économique territorial.

La concurrence WNBA et NCAA

Lors de cette intersaison, le Tango Bourges Basket a été directement touché par la concurrence de la ligue américaine, puisque Kariata Diaby et Amy Okonkwo ont rejoint le Connecticut Sun (entraîné par le français Rachid Meziane). “Coupée” par la franchise américaine, Amy Okonkwo ne sera même pas restée aux Etats-Unis, ayant depuis rejoint la ligue turque et le Besiktas Istanbul.

La WNBA, par l’attrait et le prestige qu’elle représente, incarne une concurrence nouvelle pour la La Boulangère Wonderligue, s’ajoutant à celle existante de la Turquie et de l’Espagne. Pour Valentin Cavelier, directement concerné, “cette concurrence crée une émulation, même si cela signifie la fuite en avant des meilleures joueuses, et doit être l’opportunité pour la ligue et la fédération de s’emparer de problématiques structurelles, comme l’harmonisation des calendriers et garantir un environnement le plus compétitif possible en France.”

Quelque soient les challenges, le Tango Bourges Basket continue donc à promouvoir l’excellence, du basket français et du sport féminin et entend “continuer à gagner des titres, pérenniser notre modèle de qualité” tout en se positionnant, porté par un territoire investi, comme une vitrine du sport féminin et ses spécificités.